samedi 30 mai 2009

Mercredi 29 octobre 2003


Ce soir, s'cusez mais j'ai un peu bu... hips... y avait un "pot" (au Québec, on dit, un party) pour Christiane qui part à la retraite... le mousseux était bon... une chance qu'il y avait aussi des bouchées pour amortir l'effet du vin ! ;-)

Aujourd'hui, ce matin en fait, le chef était de mauvaise humeur. Je déteste subir les foudres d'une mauvaise humeur pour des raisons obscures, ou pire encore, pour des raisons qui ne m'appartiennent pas... Donc les jardiniers se sont à peu près taillé... notez le jeu de mots d'horticulture ;-) et j'ai été seule presque toute la journée: taille des roses une autre fois, puis arrachage des légumes: poivrons et je ne sais plus quoi avec lesquels j'ai eu besoin d'une fourche... d'la grosse ouvrage quoi !

En fin PM, je rejoins Didier avec qui j'ai arrraché des bégonias et nettoyé un peu au jardin d'amour. Sympathique Didier !

Et puis, retour à la maison (au pavillon) pour une douche, course à la cabine téléphonique pour mon bel amour et bout de soirée pour la fête de Christiane. Belle gang !

Bon allons manger maintenant pour finir de dégriser !! :-)

Mardi 28 octobre 2003

À la première heure: les feuilles de dalhias coupés hier sont à ramasser pour aller au compost. Et allez hop, un coup de balayette ! Les tubercules sont placés dans les caves, tiges vers le haut. Jean-Pierre aime bien me faire connaître les hauts-lieux du château... et moi j'adore le suivre et découvrir ce qu'il m'enseigne !
Puis, arrachage de légumes le reste de la journée... poivrons, bettes (du rouge plein les mains !) et aubergines.
C'est aujourd'hui que mon chef Patrick me remet mon évaluation de stage. Résultat: très bien et... excellent ! ... et je suis pas encore contente ! Non mais !!! Je suis très exigeante envers moi... un peu beaucoup perfectionniste des fois... j'essaie de me soigner ;-)
Ce soir, pas de possibilité de faire de l'internet, et pas de berlingo disponible. Heureusement que Guillaume, photographe de son métier, me "console" en disant qu'il pourait me référer à certaines personnes (de ses contacts) à Nice. Je pourrai alors présenter mes services comme horticultrice là-bas ?! Ça fait ma soirée !

Lundi 27 octobre 2003

Encore une superbe journée, fraîche mais ensoleillée. Début dans les caves pour les réaménager, pour accueillir les orangers.
Puis, de grands coups de balayette sous les vignes avec Jean-Pierre.
Ensuite, aide au potager, à la plantation, puis au début d'arrachage des poivrons. Les carrés se dégarnissent graduellement, je suis arrivée juste à temps pour les voir dans leur plénitude ! Fiou !
En pm, taille des dalhias (de toutes les tailles et couleurs possibles. C'était spectaculaire !)

Demain, faudra nettoyer !

Petite soirée tranquille après être allée poster les lettres.

Note à moi-même: les treillis d'osier vifs (ou vivants) (cloture fine et verdoyante); osier vif sur cloture de métal (optionnelles) et des liens aux croisées avec lianes de chanvre, d'osier ou de clématites (photo ci-bas)

Magnifique dimanche 26 octobre 2003




Matinée plein soleil et grosse gelée au sol... belle journée pour sortir, mais seulement après un bon café au lait et avoir écrit. Voilà !





10h, départ direction Saumur. Une déviation de la circulation m'oblige à aller vers Chinon, soit ! Je vais donc visiter la cité médiévale avec ses 3 châteaux et ses douves sèches. Très intéressant comme visite, et l'histoire concernant Jeanne la pucelle collait au film (avec l'actrice Sophie Marceau)





J'ai bien dû y prendre une trentaine de photos ! Dont à travers les meurtrières (les archères ?)



...


et des arbres et arbustes poussant sur les ramparts.






À 16h, arrêt téléphonique, pour mon amoureux ... !


Puis, retour au pavillon. Petit arrêt au potager pour un peu de laitue et des poivrons, souper oblige !



Soirée tranquille sans rien de spécial. Rémi m'énerve... c'est moi, je manque de solitude... isolons-nous un peu !

Samedi le 25 octobre 2003

Ah ! Ça va mieux avec un nouveau crayon !! Vous ne le voyez pas mais dans mon cahier de voyage, y a plein de ratures :-/
Aujourd'hui donc... 8h30, hop sous la douche puis dans le pantalon... direction le bureau du châtelain pour une séance internet qui s'est achevé bien rapidement ! Après 1//2 heure, j'ai dû quitter le poste "because ze boss". Merci quand même pour le temps que j'y ai passé. Comme on dit, c'est beaucoup mieux que rien et chaque minute est appréciée.
Sortie aux jardins pour une séance photos. Les fleurs et autres plants ont une allure toute givrée. "Bo" temps pour ça mais le soleil tarde et il fait froid. C'est fou comme dans la Loire le temps peut être lourd parfois. Au Québec, lors des matins de brouillard, ce dernier se retire aussitôt que le soleil apparaît... mais pas dans la Touraine... j'ai vécu plusieurs journées où ce brouillard ne levait jamais ! De telle sorte qu'il était 3 heures de l'après-midi et on avait encore l'impression d'un petit matin... étrange comme phénomène. Parait que c'est la Loire (le Fleuve) qui crée ce phénomène.
Je m'offre un rare café au resto où j'écris une longue lettre à mon amour. Je passe ainsi le temps à attendre le berlingo, la voiture du château. Je suis comme ça, je ne perds jamais une minute, tout est utilisé... j'ai dû être une fourmi dans une de mes vies antérieures...
Puis, 13h, enfin départ pour Tours et le centre commercial avec Rémi... Moi qui utilise toutes mes minutes à quelque chose de constructif, je dois attendre Rémi dans un supermarché... Près de 2h30 !! Ce sera bien la 1re fois où j'y passe tant de temps... et la dernière croyez-moi ! Je t'aime bien Rémi, mais qu'est-ce que tu es long à faire tes courses !! Qu'est-ce que tu y fais donc ?
Enfin 15h40, on repart. Je laisse "mon jeune" au pavillon tandis que je repars direction le château d'Ussé... j'avoue que quand on a vu le château de Chambord et ses tours, Villandry et ses jardins, et Versailles et son palais, y a plus grand chose pour nous épater ! C'est correct Ussé... correct.
Retour 18h30, détour vers Azay, puis film avec pâtes... et Rémi mon jeune escargot ! :-)

Vendredi le 24 octobre 2003


Ce matin, y faisait "frette". Ça veut dire froid en québécois... mais frette c'est plus froid que juste "froid"... ça donne une mesure à la baisse à la température, si vous voulez... Ce matin il fait -2 degrés Celcius peut-être... ok, c'est pas si froid que ça que certains me diront, surtout les québécois qui connaissent les grandes gelures de l'hiver... je dis frette parce que pour les gens de la Loire, c'est une température exceptionnelle en cette période de la saison... à ce qu'on m'a dit.

Étant donné la température, on finit donc de rentrer les plantes les + fragiles (les mandevilles, les lantanas... et puis quoi encore... On finit de les rempoter et on les met dans la cave (près du jardin d'amour). L'avant-midi se termine avec quelques coups de balayette... tiens, voila un autre terme que j'ai acheté. Au Québec, j'ai toujours appelé ça un balai à feuilles... balayette, c'est plus beau je touve ! Et c'est encore plus vrai pour mon balai miniature.

C'est vendredi, et la coutume des jardiniers du château est d'aller prendre le repas du midi à l'extérieur. Remarquez que je ne dis pas dîner... c'est que c'est ben mêlant ce terme... en France, on parle de dîner quand nous on soupe... les français ne soupent jamais... par contre, nous les québécois, on ne petit-déjeune jamais... on déjeune tout court... ce que les français, eux, font le midi... vous me suivez ? Hihi Quand je dis que c'est mêlant ! Et maintenant, essayez d'expliquer ça à quelqu'un qui apprend le français... Bonne chance ! Je récapitule donc:
Le déjeuner québécois = le petit-déjeuner français = le matin
Le dîner québécois = le déjeuner français = le midi
Le souper québécois = le dîner français = le soir
C'est plus clair pour tout le monde maintenant, non ?!

Donc je disais, le chef, les collègues et moi allons diner à Valères, un village voisin. Repas pas mal : salade et tomates à l'entrée, veau madère, fromage et dessert, un délicieux financier (ne vous méprenez pas, c'était une pâte d'amandes avec mousse au chocolat... délicieux que je disais !) et évidemment, du vin rouge ! Décidément, j'y prends goût, à cette vie de français !
L'après -midi a passé très vite: myosotis et pensées déménagées (surtout, décollées les unes de sur les autres)... ce doit être le chocolat qui nous a stimulé :-)
La journée (après le boulot) se termine enfin par une visite à l'office du tourisme, une promenade dans le village... et une placotte téléphonique avec mon amour ! Ahh!! :-)

jeudi 23 octobre 2003

Ce jour, on termine le nettoyage des bulbes. On n'en parlera plus sauf quand il s'agira de les planter. Puis avec Jean-Pierre, on refait la plate-bande de l'accueil du château, je vous le donne en mille... pensées, cheiranthus et tulipes (roses). Bien que le jardin soit grand, on garde les thèmes en utilisant les mêmes espèces. Puis on replante les bacs près de la boutique sauf ceux de la châtelaine, et ceux près de la serre. Ils sont déjà beaux.

En PM, des myosotis dans une plate-bande sont jetés parce qu'ils ne collent pas à l'effet désiré. On fait de la place pour autre chose mais je ne sais pas quoi encore... on ne plante rien pour le moment. Parfois un vide vaut mieux que de se satisfaire de quelque chose qui ne convient pas... tiens, ça me rappelle ma philosophie sur la vie de couple... Mieux vaut être seule que d'être mal accompagnée... ceci dit, j'ai rencontré bon nombre d'hommes dans ma vie, tous plus gentils et aimables les uns que les autres... c'est juste que ça ne fitait pas, simplement... le match était insatisfaisant... comme certains myosotis dans une plate-bande.

Plus loin, on détasse d'autres plates-bandes de myosotis (tassées, elles risquent de pourrir trop rapidement). Et la journée s'achève ainsi ! Mais une visite au bureau du châtelain s'impose. Il est temps pour ma correspondance d'outre-mer.

De retour au pavillon, c'est Sébastien (mon 2 e co-loc) qui fera à souper. C'est son dernier soir. Son séjour aura été court (5 jours seulement). Ça n'aura pas été le gars le plus jasant en ville ! Je respecte grandement ça, mais on l'a trop peu connu, Rémi et moi.

Ah oui, c'est vrai, j'ai aussi décoré un peu le pavillon pour l'Halloween. De beaux fagots de pennisetum de chaque coté de la maison. Pas mal ! Voyez vous-même.

dimanche 24 mai 2009

Mercredi 22 octobre 2003 - et la recette de Rémi

Matinée en serre avec Jean-Pierre, à rempoter après avoir taillé et/ou divisé des solanums, pennisetums, salvias... et lantanas. Après ça, on plante dans 4 bacs des pensées jaunes ou bleues, avec des jacynthes oranges ou bleues.

Comme l'avant-midi n'est pas terminé, on rejoint Jean-Michel et Rémi qui sont à refaire les plates-bandes des mix-borders au fond du jardin. Lorsque je suis arrivée au château il y a 2 semaines, c'était des dalhias de toutes les couleurs et hauteurs qu'il y avait. Comme ils sont passablement défleuris et fatigués de procuire, on arrache le tout. Retournement de la terre, griffage, enrichissement de fumier, traçage (après mesures à la corde) des endroits où seront plantés bulbes de tulipes, cheiranthus oranges et jaunes et myosotis blancs. Rien n'est laissé au hasard, tout est calculé, mesuré, prévu. Qu'est-ce que j'aurais donné pour voir le résultat au printemps !
Jean-Michel enrobe les bulbes de tulipes de soufre, comme répulsif à mulots qui s'en régaleraient sinon ! Puis c'est la plantation comme telle. Et il met sa touche finale, du répulsif à limaces... désolée, je ne me souviens plus ce que c'était... de la terre diatomée peut-être...
La pluie s'est mise de la partie, de sorte qu'il faisait moins agréable à travailler, mais on a quand même continué ! Beau temps mauvais temps, on n'est pas des cols bleus. Je sais de quoi je parle.
La dernière demie-heure s'est passé à balayer les tables de la serre... cool ! Un peu de travail au sec, je ne crache quand même pas la-dessus !
À 16h30, rdvs amoureux après une traite rapide de bernache. 15 minutes à parler avec mon amoureux c'est court, mais la connexion est tellement géniale. L'air de rien, aujourd'hui (en 2009) ça fait 17 ans qu'on est ensemble... un beau contrat qui n'est pas prêt de se terminer si on se fie à ce qu'on vit encore !!
Enfin petite tournée à la pharmacie, et allez hop sous la douche pour me réchauffer, j'ai froid !
Rémi doit faire ses pâtes carbonara... j'apporte mon cahier !!
Alors Rémi dit que je peux réduire la recette comme je veux... bien sur Rémi, je sais ! :-)

Donc, 50 cl de crème épaisse, 200 g de lardons fumés ou non, du ebeurre et des pâtes !
  • Faire cuire les lardons
  • Dans une casserole, verser la crème, un cube de beurre (2 cu. à soupe) et une pincée de sel. Mettre de côté et commencer à faire chauffer (cuire) les pâtes normalement.
  • Faire chauffer la crème 5 minutes avant la fin de cuisson des pates (bon okay, je me comprends !) J'espère que vous me suivez aussi.
  • Quand le beurre est fondu, on ajoute les lardons (la crème se réchauffe !)
Puis tout est prêt ! Aussi simple que ça !! Pour moi qui déteste la cuisine, cette recette est géniale. Facile, rapide, savoureuse.
C'est délicieux mais faudrait pas en manger trop souvent parce que ça paraîtrait rapidement autour des hanches.
*Note à moi. J'ai lu qu'on pouvait utiliser des plessis dans un jardin: clôture treillissée miniature, remplaçant le buis nain dans les potagers médiévaux. Souvent construits de 3-4 étages de chateigniers serrés.

Mardi 21 octobre 2003

Journée très ensoleillée, quoique froide en matinée. Opération bulbes (encore... mais ça achève), puis travaux sur les bacs à fleurs avec Jean-Pierre.

Déplanter les anciens plants (défleuris), jeter la terre appauvrie, puis remplir de nouvelle terre riche. Demain on y plantera sans doute des pensées et des jacynthes. Comme ça, les pensées fleuriront en attendant les jacynthes qui arriveront dans quelques mois... si les bestioles ne viennent pas tous les déterrer ! Mais qui a fait ça ! Y a pourtant pas d'écureuils à Villandry !

En fin PM, séance internet et soirée à finir de signer mes cartes postales... après 21, ça commence à faire long ! Ça achève, ça aussi. Et puis j'ai posté mon 1er dessin à Sue (jolies roses roses) pas mal réussies ! Je suis très néophyte en la matière. J'envie ceux qui dessinent si bien... tiens, comme ma soeur Rollande, vous connaissez le chat peint ?

Lundi 20 octobre 2003

Aujourd'hui, 1er jour de pluie au travail. Ce qui ne nous empêche pas de travailler au potager de 9h à midi. Sans pause comme toujours.

Avant et après, opération bulbes à nettoyer. À la longue, c'est un peu long et ennuyant mais s'il faut le faire... Et le faire avec Jean-Pierre c'est quand même pas trop mal ! On rigole bien en se taquinant !

Petite sortie après le boulot. Au Québec - du moins dans ma famille - on a toujours été du genre à faire une épicerie qui comblera les besoins alimentaires des 2 semaines à venir. Mais, à Villandry, mon frigo est petit et de toute façon, c'est la méthode en France si je ne me trompe pas... Alors oui, j'achète aussi cette façon de faire ! On n'est plus du temps de la colonisation quand même ! Donc en fin de journée, stop au bureau des postes puis, un autre tour à Tours pour des courses (me semble qu'il y en a des 'our' dans cette phrase... )
De plus, j'ai besoin d'un nouveau chargeur à batteries... à quoi ? qu'on me répond ! Pardon, à piles ! Connaissent pas ça en France, les batteries.
Mon chargeur a sauté... euh pardon... grillé !
C'est fou comment la même langue peut avoir des saveurs différentes.

Dimanche 19 octobre 2003

Aujourd'hui, je sors pour une petite ballade avec Rémi mon co-loc. Nous allons au marché de Langeais y faire de petits achats (pain, pâté, saucisses, fruits). C'est une autre découverte pour moi que ces marchés. Généralement une fois par semaine, la place du village (terrain "vaguement vague" au centre de chaque municipalité) appartient aux marchands locaux. Fromages, oeufs, viande fraîche, fruits, légumes, produits et artisanat locaux. J'adore. Je me ferai une obligation de tous les faire, chacun à tour de rôle, durant mon séjour en France. Ici au Québec, on en a très peu. Dommage. C'est pourtant tellement vivant et animé. Tous occupés que nous sommes par nos métro-boulot-dodo, c'est une occasion en or pour rencontrer et discuter avec nos voisins qu'on ne verrait pas en temps normal. Et pour commercer disons-le !
Après le marché, Rémi et moi partons vers Tours. La cathédrale y est splendide avec ses vitraux. J'aime beaucoup ces lieux hauts en spiritualité, qui incitent au recueillement. Non pas que je sois très pieuse mais je suis d'avis que parfois, c'est bon de se retourner vers soi. Juste pour faire le point, faire le silence en soi. Plus de gens devraient le faire... m'enfin.
En après-midi, une visite au jardin botanique de Tours s'impose. Plutôt coquet et petit, en rien comparable à notre jardin botanique de Montréal (qui vaut le grand détour, faut le savoir) la tournée est agréable.
Sur la route du retour, on fait un petit croche sur Ussé. Je peux y voir de loin le château de la belle au bois dormant (château qui aurait inspiré Perreault). J'y retournerai au week-end prochain et vous en reparlerai bien sur !
Pour finir en beauté cette belle fin de semaine, ce soir, arrive Sébastien un nouveau stagiaire. Il vient de la région de Charentes-Maritimes... connais pas... ah oui, Royan, je connais pour y être déjà allée en l'an 2000. Peu jasant ce Sébastien (ça change de moi) mais agréable. Bienvenue chez-nous !

Samedi 18 octobre 2003

Grosse matinée, une heure de plus à dormir ! Ceux qui me connaissent savent que c'est rare !
Et allez hop, au bureau du châtelain pour des nouvelles du pays. C'est fou comme j'aime la proximité de mon monde grâce à ce monde virtuel. Je remercie sans cesse la ou les personnes qui ont inventé cette ingéniosité qu'est l'internet !
De retour au pavillon pour écrire mes cartes postales... 21 !!
D'accord, je n'en fais que quelques-unes ! Faut quand même pas exagérer pendant une journée de congé.
Puis ballade en vélo vers Savonnières (achat de lait oblige) et retour par la future piste cyclable.

Enfin re-tournée au château et dessin. Je savoure chaque instant de ce privilège que j'ai d'être dans l'un des douze plus beaux jardins de la France, et dans LE JARDIN du jardin de la Loire.

Juste à y penser 6 ans plus tard, j'y retourne avec bonheur en pensées.

Retour au pavillon pour y manger de la ratatouille. Très bonne sauce aux légumes que j'ai découvert la-bas... quand je vous dis que je ne connaissais rien ! Fallait bien que je parte pour en connaître un peu sur notre monde.

Vendredi 17 octobre 2003

Journée de nettoyage !
En effet, c'est la dernière de la semaine et les visiteurs venant en masses, surtout les week-ends, on s'assure que tout soit propre... le plus gros du moins parce qu'à l'automne, les feuilles tombent sans cesse ! Comme dit Jean-Pierre (et j'aime l'expression, que vous aurez deviné j'ai acheté) les feuilles se cassent la gueule !

Donc essentiellement, en ce dernier jour de ma première semaine de stage, du ratelage et du nettoyage, surtout au potager.

En fin de journée, le châtelain vient me photographier ! J'en suis restée baba !! Ainsi la photo en haut de mon blog est une gracieuseté de Monsieur Carvallo. Merci encore une fois pour la photo, et surtout, pour tout !

Jeudi 16 octobre 2003

Ça commence bien, Didier vient de me porter ma BIG bouteille de bernache. Désolée, ça ne se conserve pas plus d'une semaine. Je devrai me sacrifier ce soir et dans les jours suivants. J'ai vraiment horreur du gaspillage... hips ! ;-)
Travail au potager à défaire d'autres plates-bandes, pour les refaire. En fait, on ne touche jamais aux emplacements de buis. On modifie l'intérieur de ces espaces. Arrachage des légumes ou fleurs, retournement de la terre, amendement, griffage, plantation, nettoyage, etc.

L'amendement organique peu décomposé (l'ajout de fumier), laissez-moi vous dire que ça pue en titi quand on doit griffer et brasser le lit ! Puis, on replante mysostis et cheiranthus (ressemblant à des giroflées) qui fleuriront d'ici quelques mois. On n'est pas au Québec, mais il y a quand même un hiver à Villandry.
Et le nettoyage des plates-bandes de légumes se poursuit... choux décoratifs rouges et blancs aux feuilles molles ou mortes, piments décoratifs (courts longs, verts, rouges, prourpres, mauves, violets) et poivrons comestibles aux fruits pourris, céleris et blettes (bettes à carde rouges et jaunes) aux feuillages fades; et quoi encore ! Tout est arraché.

Et pis, dans d'autres carrés, y a toujours du nettoyage à faire (faut pas que ça touche aux buis) pour les plants encore en forme.

Note à moi-même: Plantes à retenir... physalis alkekengi ou coqueret décoratif ou "l'amour en cage" (telles des lanternes) (superbe mais attention, envahissant, au Qc du moins !)



vendredi 22 mai 2009

Mercredi le 15 octobre 2003

En cette 3e journée de mon stage dans le magnifique jardin de Villandry, après la salutation et la poignée de mains quotidienne, je besogne à l'abri avec une petite équipe. Je dois dire qu'il fait encore nuit au début de notre quart de travail. Il est 7h30 du matin mais le soleil n'est pas encore levé. Pour certaines personnes, ça peut être un peu difficile d'embaucher quand le coq n'a pas encore chanté... vivement le changement à l'horaire d'hiver pour eux. Moi, j'aime ça parce que cette période plus ralentie me permet de faire plus ample connaissance avec l'équipe de 9 jardiniers et de savoir comment ça fonctionne ici. On fait cette tâche tous les matins depuis mon arrivée, à raison d'une demie-heure par jour.

Ainsi, on s'installe le plus confortablement possible dans le grenier des communs (*Les communs sont les anciennes écuries du château. Elles ont été reconverties en locaux pour les jardiniers, et en appartements pour le châtelain et sa famille, la belle marmaille du chef jardinier et celle du gardien de sécurité), à travers des dizaines de boites remplies de bulbes poussiéreux, pour le nettoyage des tulipes. Le travail consiste à les débarrasser des feuilles sèches et de leurs bulbillons. Ce sont les bulbes qui ont égayé le jardin au printemps d'avant. Parait que c'est magnifique et les visiteurs repartent avec une fleur. Après la période de floraison, les jardiniers les sortent intègres du jardin et les entreposent au sec pour la saison estivale. En cette période automnale, une fois les bulbes asséchés, il est alors temps pour nous de trier les plus beaux et les plus gros. D'ici les environs de mi-novembre, on les replantera. J'y serai !

Après cette première demie-heure fort agréable, je suis pairée à Jean-Pierre (mon vieux bougon adorable) et on refait des potiches... 14 en tout... remplies de pensées jaunes et bleues. Il en profite pour me faire voir l'ancienne salle de bains des châtelains (qui n'habitent plus le château depuis 1972 environ) en allant chercher de l'eau d'arrosage. J'adore voir ces coins interdits au grand public. Je me sens très privilégiée.

Puis J-P me parle d'un tunnel maintenant bouché (photo du bas: sous le mur - à droite - près des vignes) qui, lors des grandes guerres, permettait de s'enfuir et arrivait dans le village voisin (1 km), dans les grottes de Savonnières, ... ben oui, les grottes PÉTRIFIANTES. Dans ces grottes qu'on peut visiter soit dit en passant - même si vous ne pouvez plus déboucher à Villandry - on y voit des stalagmites et stalagtites d'un ruissellement d'eau très calcaire, tellement calcaire qu'elle calcifie tout objet qui y trempe. D'où le mot PÉTRIFIANTES. Ne pas confondre avec ÉPEURANTES, ça n'a rien à voir... je me lis et je rigole... je vous ai dit que je cause beaucoup ? Je fais du coq à l'âne des fois ... j'espère que je ne vous perds pas.

Puis J-P me montre le local des fleuristes, l'endroit d'où on monte les magnifiques bouquets de fleurs qu'on retrouve partout dans le châtau. Vous devriez les voir. Je garde souvenir d'un bouquet de tulipes superbes entre autres. Même défraichies, c'était splendide. La fleuristerie est un art en lui-même je le jure !

En fin matinée et en PM, opération coiffure au potager. On y nettoie radis noirs, bettes à carde et céleris. Et c'est pas fini. Faudra y revenir. Il y a toujours des feuilles fatiguées, moins belles. Et comme les jardins de Villandry accueille beaucoup de touristes et qu'il se prend des centaines, voire des milliers de photos à tous les jours, tous les plants doivent être exemplaires... d'où la minutie que j'ai encore aujourd'hui. On me l'a inculqué !

En cours de travail, j'y apprends aussi qu'il y aurait environ 50 km d'arbustes à tailler dans les jardins... 50 km d'arbustes de buis, charmes, pommetiers et autres arbres et arbustes... mais à tailler sur 3 faces... ça fait 150 km ça ! C'est pas mal long ! Et ce kilométrage à tailler, est fait 2 fois par an, au cordeau bien sur parce qu'il ne faut pas se fier à l'oeil qui risquerait de nous faire perdre la belle symétrie... je rappelle que nous sommes dans un jardin de seulement 6 hectares !! J'suis fatiguée juste d'y penser. C'est peut-être pour ça que je n'aime pas faire de taille... trop long et fatiguant, et trop de risques d'erreurs qui peuvent s'avérer irréparables.
Je sais pas si vous avez remarqué mais les arbustes sont taillés carrés. Il n'est pas recommandé de faire ce genre de taille au Québec à cause de nos couverts de neige qui écrasent et cassent les branches... à moins de les protéger d'un abri à neige. Ici au québec, on suggère plutôt la taille avec le haut arrondi. La neige risque un peu moins d'alourdir les arbustes... quoique avec nos abondantes chûtes en certaines années... bon, revenons à nos moutons... à notre journée de travail !

Aujourd'hui, j'ai aussi reçu une invitation pour visiter la cathédrale de Tours avec le monsieur organiste que j'avais rencontré plus tôt cette semaine... très gentil mais quand même... pas sure, je verrai. Ça c'est un côté que je trouve toujours très ennuyeux peu importe où je suis dans le monde... dois-je accepter une offre venant d'un homme inconnu... dois-je craindre ou non... comment cela sera-t-il interprété... c'est dommage quand même de devoir se priver au cas où... m'enfin, ça c'est ma condition de femme... triste... dans le doute, je préfère toujours m'abstenir, c'est ben plate comme on dit chez-nous, mais la prudence m'a toujours servi.

lundi 18 mai 2009

Mardi le 14 octobre 2003

Alors que mon co-loc est dans la merde (du compost de résidus du jardin très bien composté), moi je suis dans les roses. Ben oui, j'ai taillé les quelques 100 rosiers du potager... ce qui fait d'ailleurs que ma chambre embaume ce soir.

Ouvrons une parenthèse:
En passant, je n'ai pas expliqué que les jardins de Villandry sont connus et reconnus, principalement pour son potager ornemental. Ce dernier tient peut-être dans un hectare (le site de Villandry en a 6) et se compose d'un damier de 9 grands carrés, ayant chacun des motifs différents de buis et composés de légumes décoratifs aussi différents. Vous voyez la photo principale de mon blog ? On voit bien ce que ça donne. Sur la photo ci-contre, on voit l'un des 9 carrés. La couleur bleue pale montre des fleurs annuelles, et les motifs verts, roses, jaunes, bleus foncés et noirs sont des légumes tels des poivrons, aubergines, choux, céleris, potirons, et quoi encore. Chacune de ces cultures est cernée de buis miniatures d'environ 1 pied de haut. De toute beauté. Il y a peut-être un siècle, ce serait une ancienne chatelaine de Villandry, qui aurait pensé le jardin ainsi. Et ce seraient sensiblement ses mêmes arrangements qui se répèteraient depuis, aux 4 ans. Pourquoi aux 4 ans ? Pour la rotation des cultures bien sur ! Il n'est pas bon d'avoir les mêmes familles de légumes aux mêmes endroits plusieurs années de suite. Le sol s'appauvrit mais aussi, les ravageurs et infestations d'une espèce s'y trouvent prêts à s'attaquer aux plants. On les trompe en déménageant les plants d'une année à l'autre ! Et voilà !

Plein de gens me demandent si on vendait les légumes. Eh bien non, pour la simple et bonne raison que la culture de ces dits légumes ne se faisait pas selon les standards (très stricts) du ministère de l'alimentation (ou de je ne sais trop quelle instance). De plus, plusieurs légumes n'étaient qu'ornementaux donc non-comestibles. Pour les "bons à manger", une fois arrachés du potager s'ils étaient encore beaux, le personnel en gardait et nous en donnions aussi aux visiteurs qui le désirait pendant leur tour du jardin. Enfin, les autres légumes arrachés, ils étaient jetés au fond du jardin, pour faire du compost (celui dans lequel mon co-loc pataugeait ce matin même, à son grand désespoir)
Fin de la longue parenthèse :-)

En après-midi de cette 2e journée, je fais de la coiffure de feuilles de radis et de choux décoratifs. Ces légumes, surtout les radis, touchaient aux buis et risquaient de les "brûler". Et puis, faut dire que c'est bien plus beau quand chacun est indépendant et qu'ils ne se touchent pas.

En fin PM, je suis allée m'acheter des cartes téléphoniques. Enfin !

Puis, je me suis initié aux claviers français (azerti) de l'ordinateur du châtelain. Charmant, il m'offre d'utiliser son ordi pour mes messages vers l'au-dela de la mer. Énervant quand même ce clavier parce que les touches ne sont pas aux mêmes endroits que celui que j'utilise présentement! Si bien qu'à force de sacrer (jurer pour les français) avec ça, je n'ai presque plus rien à dire à ma gang de québécois en attente de mes nouvelles ! Tant pis, il y aura bien une autre fois !

À l'heure de la débauche, à la fin de la journée de travail - ne pas confondre avec une autre définition du mot débauche ;-) un collègue m'a fait goûter à de la bernache, une boisson forte qui serait un genre de vin nouveau qui doit être consommé assez rapidement. Il est un peu traître parce qu'il n'apparaît que peu alcoolisé... apparaît je dis bien ! J'ai beaucoup aimé. Il va m'en acheter afin que je le fasse goûter à mon chum ! ... Ici, petit cours de diction pour mes amis français, s.v.p. prononcez "tchomm" ! J'ai été étonnée de constater que plusieurs d'entre vous utilisez plein de mots anglophones (et même le dictionnaire "Larousse" qui me fait sortir de mes gonds pour cette même raison mais ça c'est un autre débat), mais ne connaissent pas le mot chum, tiré de l'anglais pourtant... m'enfin, voici l'info est fournie :-)

Finalement, mon co-loc me fait (nous fait bien sur) pour souper, des pâtes Carbonara délicieuses. Je veux la recette même si ça donne surement 1kg autour de la taille !!! :-) menoum !
Malheureusement, je me suis aperçue de retour au Canada que nous n'avons pas de la crème fraîche comme en France... j'en suis quitte pour fantasmer sur la recette (que vous trouverez dans l'un des textes suivants) de Rémi mon ami !

Bon appétit !

dimanche 17 mai 2009

Le lundi 13 octobre 2003, 1re journée du stage

Lundi matin, 7h30, début de ma 1re journée de stage dans le grand jardin de Villandry.

Je suis excitée et très énervée. Je ne veux pas arriver en retard au boulot et je dois certainement stresser mon co-loc. La folle qu'il m'appellera quand on sera plus intime... c'est tout dire :-)

En France, au matin, on dit qu'on embauche, on commence la journée de travail. Chacun se serre la main et se salue, puis très vite, le chef distribue les tâches de la matinée.
J'y fais la connaissance d'une équipe de 10 jardiniers incluant le chef, qui travaillent à l'année au château... Mon chef bien sur, Patrick, puis Alain, Anthony, Aurélien, Bruno, Didier, Marc, Jean-Luc, Jean-Michel, Jean-Pierre. Comme vous verrez, il y a amplement de travail pour tenir occupé tout ce beau monde pendant les 4 saisons !
Mais trève de discussion. D'entrée de jeu pour cette 1re journée de stage, on m'assigne à l'équipe de taille. Je dois tailler à la cisaille les ifs (taxus baccata), ces immenses bêtes taillées en topiaires. Pas très loin, Marc et Bruno font la taille aux buis (buxus microphilla) du jardin d'amour. Comme il y en a plusieurs, ils sont armés de taille-électriques. Je ne le remarque pas mais je suis certaine qu'on m'a à l'oeil.

L'avant-midi passe vite sans pause (tiens c'est de là que je tiens ça, cette manie de ne pas me reposer un instant). Une courte pause-repas à l'heure du midi et déjà, on rembauche. Et à 15h30, une fin en beauté à racler les feuilles mortes près de la charmille (haie de carpinus). Comme c'est l'automne, c'est le début d'une longue série de journées de ratelage qui commence aussi !

16h30, fin de la journée de boulot. Je saute dans le Berlingo (un produit Citroen - la voiture du château qu'on me prête au besoin). Je vais à Langeais refaire des courses. Sur la route du retour, je continue à Savonnière pour aller à la pharmacie. Étonnant de voir et surtout d'entendre les clients saluer la compagnie lors de leur entrée par un grand Bonjour ! à tous. J'adore ! Et j'achète dorénavant cette expression Bonjour ! dite à la française.

De retour au pavillon pour livrer mes achats, j'en ressors immédiatement pour aller garer le Berlingo... et j'en profite pour une autre expédition à la cabine téléphonique: toujours sans succès ! Donc, fin des émissions. De toute façon j'ai faim. Gros souper avec Rémi mon co-loc, tout en faisant plus ample connaissance. Chacun a bien sur rigolé de l'accent de l'autre. Tout le monde en fait autant dans les mêmes circonstances, non ?

À 22h30, heure du dodo. Bonne nuit, je rêverai que je travaille pour un roi...

12 octobre 2003, 9h30, 1er matin... Café et croissant

Après une première nuit pleine de rêves, le réveil s'annonce fébrile. J'irai voir MON jardin enfin ! Douche, déjeuner, encore quelques plats à reloger sur les tablettes... je ne tiens pas en place... allez, je sors ! J'en profiterai aussi pour aller faire un appel au Canada, presqu'une aventure en soi ... mais je le ferai un peu plus tard parce que pour le moment, à l'autre bout de l'océan Atlantique et du fleuve St-Laurent, il n'est encore que 6h du matin !
Je fais l'entrée au jardin par la grande porte. Après la rencontre de membres du personnel, je prends le circuit régulier, celui qui retarde la visite du jardin. J'étire le temps, me fais patienter, me fais languir... un peu maso la fille... c'est comme si j'appréhende une déception... ou que je me garde la plus grosse part du dessert.
À la sortie de la boutique, mes pas m'amènent vers le château que l'on peut visiter et où un diaporama haut en sons et images est présenté. Les larmes aux yeux, je me dis que je ne me suis pas trompé... je suis tellement heureuse d'être là ! Tout est tellement magnifique.
Une visite rapide des pièces puis je constate qu'il est l'heure d'appeler au Canada... et tant pis si je sors mon amoureux des bras de Morphée. Je DOIS lui parler, c'est impératif. Je n'ai pas encore vu le jardin dans toute sa splendeur mais il faut que je transmette à mon dulciné ce que je vis.
La boite téléphonique m'en fait voir de toutes les couleurs. A veut pas ! et au bar, il n'y a pas de carte d'appel. Faut que j'aille à Savonnières le village voisin.
Je ne fais ni un ni deux et enfourche la bécane française pour un aller-retour vite fait. Mais la-bas, y a plus de cartes non plus... crousse. Et la femme du chef qui ne répond pas... tant pis. Je sens pourtant l'urgence d'appeler. Il FAUT que je compose ces chiffres magiques qui me rapprocheront de mon chum. Heureusement, Marie-Françoise à la boutique me permet de faire l'appel tant désiré. Génial. Même au milieu de la cacophonie des visiteurs nombreux. Pas grave, j'y ai parlé à mon bel amour...
...
...
Retour à la réalité, proche d'un rêve. La visite du jardin s'impose désormais.
Trop d'images, pas de mots pour décrire ce qui se passe au sol, comme dans ma tête et mon coeur. Le souffle coupé, les larmes constamment aux yeux, je regarde, touche, sens, goûte. Il y a des dizaines de visiteurs, mais je suis seule au monde. La vie s'est arrêté, juste pour moi.
Une centaine de photos plus tard, j'ai faim... allez hop, un saut au pavillon, chez-moi. J'en profite pour rédiger ma 1re carte postale destinée à vous savez qui... ... ... :-) ahhhhhh !
Retour à la boutique pour poster le tout. Évidemment, autre tournée du jardin (la 2e d'un nombre incalculable de visites), puis marche dans le village.
Une mélodie douce et ensorcelante vient de la petite église. Je ne vois pas âme qui vive, et pourtant la musique continue de me réjouir le coeur. Puis, un léger mouvement attire mon attention vers le balcon. Un organiste.
J'y rencontre un charmant monsieur, accordeur d'orgue, et privilégié à passer du temps dans ce lieu qui inspire le recueillement. Il m'offe une introduction à l'orgue. Très intéressant et bien des choses à retenir. Nous nous reverrons.
À mon retour au pavillon, je rencontre Rémi, mon co-loc pour un mois, un jeune maudit français adorable, et son père. Nous aurons le temps de faire connaissance et de confronter nos idées et préjugés respectifs... le choc des cultures dans le quotidien !

jeudi 14 mai 2009

Arrivée dans ma maisonnette


J'entre dans mon pavillon. C'est l'ancienne résidence du jardinier en chef de l'époque... il y a très longtemps. Villandry a une longue histoire. Allez donc voir sur le site officiel: http://www.chateauvillandry.com/

Bref, j'entre dans ce qui sera ma nouvelle demeure pour les prochaines semaines. J'y suis seule mais n'y serai pas longtemps, un autre stagiaire arrivera demain.

Wow ! Si vous voyiez la clé... comme dans les films... le genre de clé qui ne peut tenir dans une poche tellement elle est grande et lourde. Je trippe, si vous saviez.
Le pavillon est un peu bordélique à cause des nombreux stagiaires qui s'y sont traînés depuis plusieurs années, mais j'adore. Une maison qui doit faire dans les 20 pieds de façade par 20 pieds de profond... mais sur 3 étages. Évidemment, devinez où je coucherai ? Au grenier bien sur ! Grenier qui domine, vous aurez compris, le jardin du château !

Mais pour cet après-midi, pas le temps de rêvasser. Déjà le chef me ramène à la réalité bassement terrestre et je dois aller faire des courses si je veux m'alimenter dans la semaine qui viendra. Des courses... le premier mot que j'achète des français... j'avais toujours dit "faire des commissions"... j'aime "faire ses courses", je garderai l'expression !
Donc, dans mon petit panier, j'y apporte ... du pain, du fromage, des légumes et fruits, de la viande, de quoi me faire des soupes, et ... quoi ? ... du vin, bien entendu ! Quoi de mieux pour fêter un nouveau départ, se donner du courage... et faire ensuite du ménage dans les armoires et placards poussiéreux.

Pour terminer cette journée exaltante, je reçois ma première invitation à souper, chez la famille du chef. Très charmante famille avec qui je nouerai. Soirée très agréable.

Au retour, ma 1re nuit, seule dans ce grand pavillon... m'endors pas trop... alors, allez hop ! un peu de ménage. À 1h du mat, je me fais violence et m'envoie me coucher. J'ai froid, je tourne et me retourne dans le lit, j'ai pas trop sommeil, attentive à tous ces bruits que je ne connais pas (vous avez vu comme le pavillon est collé sur la route ?), dans ce pays que je ne connais pas... et je suis si jeune et peureuse...

puis plus rien...

Rrrrrrrron ron...........

ZZZZZZZZzzzzzzzz

Samedi 11 octobre 2003



Un mur tout au long de la route, un long mur, m’empêche de voir ce que j’espère tant depuis des mois…
Puis, une barrière électrique qui s’ouvre comme si un esprit bénéfique m’attend là... et s’étale alors devant moi "Le Jardin"… bien sur, le château domine la scène mais ce n’est pas pour lui que je suis venue, ce n’est pas lui que je regarde. Il n’y a pour moi rien d’autre que la flore – du vert, du rouge, du blanc; des parfums de lavande, de buis, de roses; des choux, des potirons, des poivrons.
La nature étale sans pudeur sa beauté que la main de l’homme a si bien mâté.
Je suis en extase.
Ceci est un carnet de voyage, un paquet d'anecdotes, un fourre-tout d'abord manuscrit puis retranscrit... peut-être est-il plus... un témoin des balbutiements d'une carrière nouvelle et un bout de ma vie dans ce pays qu'est la France. Je pars quand même pour un long moment ! D'aucuns me diront "3 mois, c'est rien, moi j'suis parti pour ben plus longtemps". D'accord, mais moi, c'est ma 1re fois, et pour moi, c'est long en titi 3 mois !
Je me suis embarqué dans une galère. À l'issue de ma formation en horticulture au centre de formation horticole de Laval, je finis le tout par un séjour dans l'un des 12 plus beaux jardins de la France, soit celui très connu et visité du jardin du château de Villandry dans la Loire. Il était d'abord entendu que j'y serais 4, puis 8, pour finalement faire 9 semaines. Au bout de ce temps, mon chum me rejoint et on se fait la côte d'Azur pour la balance des 3 mois... (en passant la côte en décembre, c'est frette... comme nos automnes... frettes).

Le 10 octobre 2003, plus très jeune mais fraîche sortie de l'école, je pars avec mon baluchon travailler comme stagiaire-jardinier. En passant, on ne dit pas jardinière, sauf bien sur, si on parle du pot ... quoique j'en ai eu du pot (comme disent les français) pour me ramasser là !

À l'aéroport, j'ai un comité de départ (pour faire changement du comité d'accueil) qui m'accompagne jusqu'au seuil du comptoir des douanes. J'pense qu'ils veulent être certains que je ne changerai pas d'idée. C'est mon premier envol seule... il était temps me direz-vous ? J'ai 38 ans ! Mais je suis loin de vouloir me braquer. J'en rêve depuis des mois... 13 mois pour être exacte, soit au début de ma formation.

À l'arrivée à CDG-Paris, je dois trouver le RER pour chercher le TGV au PC !
Bon, je reprends... à l'aéroport Charles-deGaulle, je dois plutôt me grouiller pour prendre le train de banlieue, qui m'amènera ensuite à la gare pour le train grande vitesse. Après un court temps d'attente en compagnie d'un couple de français charmant, je file direction St-Pierre-des-Corps, près de la ville de Tours. Je suis gagnée. Le train me fait voir la campagne mais je ne vois rien. Je flotte sur mon nuage et suis TRÈS énervée d'arriver à bon port. On m'y attend. Je le sais, le chatelain me l'a confirmé quelques jours plus tôt. À la gare de Tours, celui qui sera mon chef-jardinier m'accueille et me conduit au château... je ne tiens pas en place et le chef a dû me trouver bien exaltée (C'est qu'elle cause, la québécoise !)