Après une première nuit pleine de rêves, le réveil s'annonce fébrile. J'irai voir MON jardin enfin ! Douche, déjeuner, encore quelques plats à reloger sur les tablettes... je ne tiens pas en place... allez, je sors ! J'en profiterai aussi pour aller faire un appel au Canada, presqu'une aventure en soi ... mais je le ferai un peu plus tard parce que pour le moment, à l'autre bout de l'océan Atlantique et du fleuve St-Laurent, il n'est encore que 6h du matin !
Je fais l'entrée au jardin par la grande porte. Après la rencontre de membres du personnel, je prends le circuit régulier, celui qui retarde la visite du jardin. J'étire le temps, me fais patienter, me fais languir... un peu maso la fille... c'est comme si j'appréhende une déception... ou que je me garde la plus grosse part du dessert.
À la sortie de la boutique, mes pas m'amènent vers le château que l'on peut visiter et où un diaporama haut en sons et images est présenté. Les larmes aux yeux, je me dis que je ne me suis pas trompé... je suis tellement heureuse d'être là ! Tout est tellement magnifique.
Une visite rapide des pièces puis je constate qu'il est l'heure d'appeler au Canada... et tant pis si je sors mon amoureux des bras de Morphée. Je DOIS lui parler, c'est impératif. Je n'ai pas encore vu le jardin dans toute sa splendeur mais il faut que je transmette à mon dulciné ce que je vis.
La boite téléphonique m'en fait voir de toutes les couleurs. A veut pas ! et au bar, il n'y a pas de carte d'appel. Faut que j'aille à Savonnières le village voisin.
Je ne fais ni un ni deux et enfourche la bécane française pour un aller-retour vite fait. Mais la-bas, y a plus de cartes non plus... crousse. Et la femme du chef qui ne répond pas... tant pis. Je sens pourtant l'urgence d'appeler. Il FAUT que je compose ces chiffres magiques qui me rapprocheront de mon chum. Heureusement, Marie-Françoise à la boutique me permet de faire l'appel tant désiré. Génial. Même au milieu de la cacophonie des visiteurs nombreux. Pas grave, j'y ai parlé à mon bel amour...
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Retour à la réalité, proche d'un rêve. La visite du jardin s'impose désormais.
Trop d'images, pas de mots pour décrire ce qui se passe au sol, comme dans ma tête et mon coeur. Le souffle coupé, les larmes constamment aux yeux, je regarde, touche, sens, goûte. Il y a des dizaines de visiteurs, mais je suis seule au monde. La vie s'est arrêté, juste pour moi.
Une centaine de photos plus tard, j'ai faim... allez hop, un saut au pavillon, chez-moi. J'en profite pour rédiger ma 1re carte postale destinée à vous savez qui... ... ... :-) ahhhhhh !
Retour à la boutique pour poster le tout. Évidemment, autre tournée du jardin (la 2e d'un nombre incalculable de visites), puis marche dans le village.
Une mélodie douce et ensorcelante vient de la petite église. Je ne vois pas âme qui vive, et pourtant la musique continue de me réjouir le coeur. Puis, un léger mouvement attire mon attention vers le balcon. Un organiste.
J'y rencontre un charmant monsieur, accordeur d'orgue, et privilégié à passer du temps dans ce lieu qui inspire le recueillement. Il m'offe une introduction à l'orgue. Très intéressant et bien des choses à retenir. Nous nous reverrons.
À mon retour au pavillon, je rencontre Rémi, mon co-loc pour un mois, un jeune maudit français adorable, et son père. Nous aurons le temps de faire connaissance et de confronter nos idées et préjugés respectifs... le choc des cultures dans le quotidien !